#10 Portrait d’étudiant-entrepreneur, Henri Reydon, jeune entrepreneur dans le milieu de l’analyse du comportement

Henri ReydonTrois questions à Henri Reydon, jeune entrepreneur dans le milieu de l’analyse du comportement porteur du projet Adap-ted ! 

Henri est étudiant en Master 2 de Sciences Cognitives et Applications, spécialisé en Analyse du Comportement.

Titulaire du BAFA depuis l’âge de 17 ans, il se découvre rapidement un intérêt pour le travail social. Doué pour l’informatique, il obtient un BTS avant de se décider à passer les concours de Moniteur Éducateur où il suivra une formation de deux ans. Très déçu par les conditions de travail et la façon dont s’exercent ces métiers, il choisit de poursuivre ses études pour monter sa propre structure qui réunirait ces deux champs de compétences. Il intègre alors une licence en Informatique et Sciences Cognitives après avoir obtenu son DUT Informatique.

En parallèle de son Master 1, il suit une formation en A.B.A (Applied Behavior Analysis – Analyse appliquée du comportement) grâce à laquelle il exerce comme éducateur à domicile pour des enfants porteurs d’autisme.

Bien décidé à monter son entreprise, Henri met fin à son contrat pour terminer ses études et se consacrer à son projet.

Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton projet ?

Mon projet est fondé sur mon expérience avec les enfants autistes. Il repose sur les pratiques des professionnels spécialisés en Analyse Appliquée du Comportement (A.B.A). Pour faire bref, cela consiste à réunir dans une application mobile un certain nombre d’outils qu’ils utilisent et qui n’existent à ma connaissance qu’au format papier.

La numérisation de ces outils me permet de formuler 3 propositions :

– Un gain de confort de travail pour le professionnel sur le terrain.

– Une lisibilité des données et un suivi de la progression des jeunes et de leurs programmes respectifs bien plus efficace.

– La création d’une base de données type « big-data » qui sera mise à la disposition des chercheurs intéressés.

À terme, un de mes objectifs est de permettre la diminution de l’âge de détection des premiers symptômes, pour parvenir à un dépistage plus efficace.

L’application prévoit aussi un accès à toutes les personnes dans l’environnement direct de l’enfant. Les médecins, aidants familiaux, assistants de vie scolaires, instituteurs…devraient pouvoir être sollicités à terme. C’est encore à tester, mais il est prévu de démocratiser au maximum son utilisation.

Qu’est ce qui t’a poussé à te lancer dans ce projet ? 

Beaucoup de choses je pense, c’est difficile à dire. Déjà il y a ma situation personnelle (j’ai une sœur en fauteuil roulant) qui fait que j’ai une certaine sensibilité pour le milieu du handicap.

Ensuite, ce projet en particulier est plus le résultat de mon parcours qu’une véritable idée qui viendrait de moi. Très vite, j’ai su que je voulais avoir ma propre structure, même si je ne savais pas où j’allais au départ. Je me suis intéressé à l’autisme en particulier parce que cette pathologie regroupe de très nombreux symptômes que l’on retrouve aussi chez d’autres personne. Si des « solutions » émergent pour eux, elles seront potentiellement « généralisables ».

Maintenant, l’autisme c’est aussi le secteur pour lequel j’ai le plus d’expérience et de connaissances. Ce qui fait que c’est là que je peux être le plus efficace.

L’expérience professionnelle que j’y ai eu aussi… Quand on est éducateur dans le « circuit officiel », on ne travaille qu’avec des personnes qui au départ, ne veulent pas d’accompagnement spécialisé. Ils font face à une fatalité, quelle que soit la structure où l’on exerce. Or, quand j’ai exercé à domicile, ce sont les parents qui venaient me chercher et qui me demandait de venir travailler plus souvent, sur un plus long terme. Le travail n’est plus du tout le même.

Quelles sont les prochaines étapes pour ton projet ? 

Mes prochaines actions vont principalement consister à rechercher des partenaires. Là, je vais mettre en place une phase de test à plus grande échelle, sur plusieurs mois. J’espère convaincre une dizaines de structures. Ça doit me permettre d’aboutir à une première version plus stable, pour ensuite élargir progressivement son utilisation au niveau national puis international (l’application intègre un fonctionnement en multilingue, des traductions en Anglais, Allemand, Espagnol, Italien, Portugais sont déjà prévues).

L’autre gros travail va consister à trouver des financements. Quelque part, c’est aussi de la recherche de partenaires.

Enfin, j’ai tout récemment été admis au parcours Business Unit du Peel, et obtenu un accès au Paddock proposé par LorNTech. Ça va beaucoup m’aider pour mener à bien les actions que j’ai déjà en tête mais aussi pour trouver celles qui ne me sont pas encore venues à l’esprit.

Le mot de la fin ?

Pour l’instant, je travaille seul mais ça n’a pas toujours été le cas. Pour la conception de l’application, j’ai travaillé en lien l’équipe Ba-eService (http://ba-eservice.com/). Ayant intégré ce projet à mon cursus de formation, j’ai conçu et développé les outils avec Jimmy Nex, un ami et camarade de promotion pour un travail de groupe. J’en profite pour les remercier !

Pour en savoir plus : http://adap-ted.com